
Denis Tellier, c’est un musicien qui s’adonne à l’écrit comme à une improvisation. Et ce qui me touche, c’est son élégance, sa manière de se dissimuler au lecteur pour qu’il fasse lui aussi un bout du chemin. C’est son aptitude à suggérer une profondeur dans le détail comme à percer les silences d’un monologue intérieur, sa finesse dans la magie du réel où frissonnent les destins au gré d’un phrasé qui palpite. On vit la rudesse des souffrances. On entend la rumeur et les murmures. En quelques mots, ça existe, avec une vraie fulgurance.
C’est bouleversant de pertinence et de précision. C’est absolument brillant et hypnotique. C’est puissant. C’est d’une sagesse brute. Ça fait peur et pleurer. Ça émerveille et ça désole. C’est éblouissant de justesse, de tendresse, d’humanité, de désespoir aussi. Denis Tellier, c’est un style, une langue, une atmosphère, un souffle.
De la littérature.
Marie Driot